Au Québec, nos maisons et nos aires de stockage de denrées alimentaires sont envahies par toutes sortes d’insectes. Jusqu’à une date récente, le seul moyen de nous en débarrasser était de tous les exterminer par le biais de méthodes chimiques. Systématiquement !
Toutefois, ces méthodes chimiques dégradent l’environnement et nuisent à la santé des personnes et animaux domestiques. De plus, même si ces insectes nous envahissent, ils ont un rôle écologique à jouer. D’où le développement de concept de lutte parasitaire biologique ou gestion parasitaire écoresponsable.
En quoi consiste-t-elle ? Quelles sont les raisons pour lesquelles il vaut mieux adopter la lutte parasitaire biologique ? Quelle démarche est adoptée en gestion parasitaire biologique ? Lorsque l’exterminateur en vient à devoir exterminer les bibittes, de quels moyens peut-il se servir ?
Voici des réponses professionnelles à toutes ces questions !
La gestion parasitaire biologique dans le cadre de la lutte contre les insectes nuisibles, qu’est-ce que c’est ?
La gestion parasitaire biologique ou lutte parasitaire biologique est une approche durable qui combine des outils physiques, mécaniques, biologiques, chimiques de lutte contre les insectes nuisibles.
Son but est de débarrasser les habitations et bâtiments des insectes nuisibles, et ce sans les éradiquer si possible. Car ceux-ci ont un rôle important à jouer dans l’environnement et l’écosystème.
8 bonnes raisons de faire de la gestion parasitaire biologique:
- La résistance des insectes nuisibles aux pesticides utilisés à plusieurs reprises. Cette résistance est due au fait que la répétition des mêmes produits n’a plus l’effet escompté sur les bibites. C’est pourquoi une gestion intègre peut entraîner l’utilisation de nouveaux produits mais avec des modes d’action qui diffèrent ;
- La lutte parasitaire biologique favorise l’utilisation de produits non chimiques qui sont moins nocifs pour la santé humaine, mais aussi pour l’environnement ;
- La gestion parasitaire biologique permet de réduire la concentration massive des résidus liés aux pesticides qui portent atteinte à la santé des consommateurs de produits agricoles ;
- La gestion parasitaire biologique permet d’éliminer les risques de pollution des eaux de surface et souterraines ;
- La gestion parasitaire biologique permet d’éviter les accidents occasionnés par les pesticides notamment les empoisonnements involontaires ;
- La gestion parasitaire biologique permet de rendre fertiles les sols des cultivateurs en milieux ruraux ;
- La gestion parasitaire biologique permet de prévenir une infestation de parasites en favorisant les techniques adaptées à la biodiversité et aux exigences économiques et écologiques, ceci en utilisant à bon escient les ressources génétiques ;
- La gestion parasitaire biologique réduit également les coûts de production ;
La démarche entreprises sur le terrain
Avant de devoir exterminer les insectes nuisibles par utilisation de pesticides, l’exterminateur spécialiste de la lutte parasitaire biologique (encore appelé technicien en gestion parasitaire) va :
- Identifier les nuisibles, leur biologie, leurs mœurs, les endroits qu’ils ont infestés dans nos propriétés,
- Chercher à savoir si certains insectes utiles (abeilles, araignées, etc) se retrouvent également dans lesdites propriétés,
- Concevoir des techniques de veille des zones infestées,
- Déterminer quels moyens de lutte utiliser ainsi que le moment approprié pour le faire,
- Développer des stratégies qui permettront de gérer la résistance dont font preuve les bibittes nuisibles,
- Mettre en œuvre les moyens de lutte et évaluer.
En fait, on peut dire que la démarche de la lutte parasitaire biologique repose sur 4 principes :
- Prévention : ici, l’exterminateur, spécialiste de la lutte parasitaire biologique, va identifier les insectes qui vous envahissent. Puis, il va déterminer la cause de cette infestation. Enfin, il va mettre en place des mesures préventives.
- Surveillance : ici, il va installer des méthodes de dépistage et définir un seuil d’intervention ; c’est-à-dire un niveau d’infestation tolérable et acceptable au-delà duquel il lui faudra réagir.
- Intervention : ici, l’exterminateur va appliquer des méthodes de lutte biologiques, physiques, mécaniques, psychiques, etc. Il ne se servira des méthodes de lutte chimiques qu’en dernier ressort.
- Évaluation : ici, l’exterminateur, spécialiste de la gestion parasitaire biologique, va suivre, analyser et réévaluer fréquemment le processus.
Les méthodes utilisées par l’exterminateur dans ce cadre
Le spécialiste de la gestion parasitaire biologique vous débarrasse des insectes nuisibles ou limite leur infestation à un niveau tolérable en se servant d’abord et avant tout de méthodes préventives. Mais parfois, il n’a d’autres options que celle de les exterminer.
Dans ce cas, plusieurs méthodes s’offrent à lui, les méthodes chimiques étant dernières sur la liste de celles qu’il voudra utiliser :
- Les méthodes de lutte mécaniques
Ces méthodes visent à faire obstacle physiquement aux organismes nuisibles aux cultures. Ici, on se sert de bâtons, de fusils, d’emballages, de l’eau bouillante, de l’aspirateur, de l’échenilloir, de la glu, du secouage (insectes des grains), des barrières (moustiquaire, grillage), de la tapette à mouches.
- Les méthodes de lutte physiques
Ici, on se sert de la chaleur, du froid, des U.V., des micro-ondes, des infra-sons, des ultra-sons, des micro-ondes, etc.
- Les méthodes de lutte psychiques
Les appâts, les pièges, les leurres, les épouvantails, etc, dotés de grilles d’électrocution, d’aliments empoisonnés, de phéromones d’agrégation ou de rapprochement des sexes, etc.
- Les méthodes de lutte biologiques
Ici, l’exterminateur lutte contre les insectes nuisibles (ravageurs de cultures, acariens, etc) en se servant d’organismes vivants antagonistes qualifiés d’agents de lutte biologique.
Autrement dit, il utilise les prédateurs naturels (araignées, centipèdes, etc) des insectes nuisibles et/ou des agents pathogènes (virus, bactéries, champignons) pour limiter leur nombre en dessous d’un niveau appelé seuil de nuisibilité.
Il existe trois stratégies de lutte biologique :
- La lutte biologique classique : ici, on importe les ennemis naturels d’un insecte nuisible précédemment introduit dans le pays ou la région.
- La lutte biologique par inondation : ici, on augmente artificiellement la population des ennemis naturels par apports extérieurs.
- La lutte biologique par conservation des ennemis naturels autochtones : ici, on va faciliter la multiplication spontanée des ennemis naturels (et déjà présents dans la région infestée) de l’insecte nuisible par un aménagement approprié de leur environnement.
- Les méthodes de lutte chimiques contre les insectes nuisibles
La lutte chimique consiste en l’emploi de pesticides inorganiques, botaniques, biologiques et synthétiques.
En se servant de ces méthodes de lutte chimiques, l’exterminateur veillera à ce qu’ils ne tuent que l’insecte visé. Voilà pourquoi il en contrôlera soigneusement les doses. De cette façon, il évitera de nuire à la santé des humains (surtout les enfants) et des animaux de compagnie.
Mais, même dans le cadre d’une gestion parasitaire biologique des insectes nuisibles, il est quand même préférable de faire appel à un exterminateur professionnel. Contrairement à l’amateur, il a reçu et continue de recevoir des formations dans le domaine de la gestion parasitaire biologique.
Voilà l’essentiel de ce qu’il vous faut savoir sur la gestion parasitaire biologique des insectes nuisibles ! Avez-vous des questions ? Si oui, posez-les nous dans la zone réservée ci-dessous aux commentaires.